Cécile Ronc

L’organe [l’œil] appartient au monde qu’il reflète : d’où la connivence. 

– Roger Caillois, Esthétique généralisée, Gallimard, Paris, 1962, p. 21
 

Cette exposition doctorale explore et met en avant la notion de trace, comme fil conducteur dans le vaste territoire du géonirisme : des traces du monde vivant (traces d’érosion, du vent, des nuages…), aux traces picturales (du pinceau, des accidents, des gestes…). 
 

S’y trame une réflexion sur le pouvoir empathique des images, autrement dit sur leur capacité à rendre sensible la vie, le vécu, l’action, l’attitude, les mouvements intérieurs, les états affectifs ayant engendré des traces.
 

Si les formes du monde vivant nous parlent, à nous, êtres humains, c’est parce que les yeux ont été formés, accommodés depuis la naissance, et même avant, tout au long du développement phylogénétique qui a mené à l’espèce humaine. Parce que le regard y décèle intuitivement les forces de la nature qui ont engendré ces formes, traces, ces forces étant les mêmes que celles avec lesquelles nous avons à négocier ou que nous utilisons.
 

Les peintures ici présentées témoignent d’une tentative de vivre, par la peinture, une compréhension de ces formes. Elles se font réceptacle d’un géonirisme du quotidien. Du presque rien de la poussière du trottoir; des traces d’usures ou de pneus dans la neige, du vent, de l’écoulement de l’eau. 

Peintre et doctorante en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal, Cécile Ronc est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, après avoir initialement entrepris des études en sciences de la vie. Elle présente régulièrement son travail dans le cadre d’expositions solo et collectives.

Geonirism

The organ [the eye] belongs to the world which it reflects : thus the complicity.

Roger Caillois, Esthétique généralisée, Gallimard, Paris, 1962, p. 21

This doctoral exhibition explores and puts forth the notion of trace as the guiding thread within the vast field of geonirism : from the traces in the living world (traces of erosion, of the wind, of the clouds…), to the pictorial traces (of the brush, of accidents, of gestures…)
 

What is woven here is a reflexion on the empathic power of images, namely on their ability to encapture the life, the experience, the action, the attitude, the interior mouvements, the affective states that have engendered marks.

If the forms of the living world speak to us, human beings, it is because the eyes have been formed, adapted since birth, and even before, throughout the phylogenetic evolution that has led to the human species. Because our eyes intuitively detect the forces of nature that have engendered them, these forces being the same as the ones that daily affect us.
 

The paintings presented here witness an attempt to experience, through painting, a comprehension of these forms. They make themselves the receptacle of a day-to-day geonirism. Of the dust traces on the sidewalk, of the marks of wear or of tires in the snow, of the wind, of the water runoffs…
 

Cécile Ronc is a painter currently pursuing her doctoral studies in artistic research-creation (Université du Québec à Montréal, doctorat en études et pratiques des arts). She holds a diploma from the École nationale supérieure des Beaux-Arts of Paris, after having initially studied in life sciences. She regularily presents her work in solo and collective exhibitions.

From the 6th to the 9th of June 2024, 2–6 pm or by appointment 

Opening : Thursday June 6, 5-8 pm

Project-space Produit Rien

6909 rue Marconi, Montreal QC. H2S 3K2